Vous n’allez pas croire ce que les Français laissent sur leur compte courant

Un récent rapport publié par la Banque de France révèle une statistique qui peut surprendre : le solde moyen d’un compte courant en France s’élève à 7 701 euros. Un montant qui, à première vue, semble élevé pour un compte destiné aux dépenses quotidiennes. Mais derrière ce chiffre moyen se cachent en réalité de profondes inégalités financières.

Un chiffre moyen qui ne reflète pas la réalité quotidienne de nombreux Français

Le compte courant, également appelé dépôt à vue, est l’outil bancaire de base pour la gestion des dépenses courantes : paiements, virements, retraits, prélèvements… Contrairement aux produits d’épargne réglementée comme le Livret A ou le LDDS, le compte courant ne génère généralement aucun intérêt. Il n’a donc pas vocation à servir de support d’épargne.

Alors pourquoi observe-t-on un solde moyen aussi élevé ?

La réponse tient en un mot : disparités.

Une minorité de comptes suralimentés tire la moyenne vers le haut

La Banque de France dénombre près de 85 millions de comptes courants en activité dans le pays, un chiffre supérieur à la population française. Cela s'explique simplement : de nombreux Français détiennent plusieurs comptes, que ce soit pour des raisons personnelles (compte joint, multi-bancarisation) ou professionnelles.

Mais surtout, l’analyse révèle que seulement 12 % des comptes détiennent plus de 10 000 euros, et pourtant ces comptes concentrent à eux seuls 83 % des montants totaux déposés. Autrement dit, une infime partie des comptes bancaires concentre l’essentiel des liquidités.

À l’inverse, 29 % des comptes courants affichent moins de 150 euros. Une proportion non négligeable qui contraste fortement avec les comptes les plus fournis. Cela explique pourquoi la moyenne est un indicateur trompeur, peu représentatif de la réalité financière du plus grand nombre.

Le vrai indicateur à observer : la médiane, autour de 1 000 €

Pour mieux comprendre la répartition réelle des liquidités détenues sur les comptes courants, il faut s’intéresser à la médiane plutôt qu’à la moyenne. Si la Banque de France ne fournit pas une valeur exacte, la répartition présentée dans son graphique permet une estimation.

Voici ce que révèle la répartition :

• 29 % des comptes ont moins de 150 €

• 12 % possèdent entre 150 et 500 €

• 17 % se situent entre 500 et 1 500 €

Ces données permettent de situer la médiane aux alentours de 1 000 €. Cela signifie que la moitié des Français détient moins de 1 000 € sur leur compte courant, tandis que l’autre moitié dispose d’une somme plus élevée.

La médiane offre donc une lecture beaucoup plus fidèle du comportement bancaire de la majorité de la population française. Elle met également en lumière l’écart massif entre les plus aisés et les plus modestes en matière de trésorerie immédiate.

Une concentration extrême des dépôts

La concentration des avoirs est frappante. D’un côté, les 12 % les plus riches représentent plus de 80 % de l’encours total, de l’autre, les 29 % les moins dotés ne représentent que 0,1 % des sommes déposées.

Ce déséquilibre manifeste reflète non seulement des écarts de richesse, mais aussi des usages très différents du compte courant.

Une partie des faibles soldes est à relativiser

Toutefois, il convient de nuancer certaines conclusions hâtives. Un compte faiblement approvisionné n’indique pas nécessairement une précarité financière.

D’une part, de nombreux comptes sont inactifs : anciens comptes oubliés, comptes secondaires peu utilisés, ou encore comptes créés pour des besoins spécifiques.

D’autre part, beaucoup de Français privilégient l’épargne sécurisée. Ils transfèrent régulièrement leur revenu sur un livret rémunéré dès réception du salaire, ne conservant que le strict nécessaire sur leur compte courant. Certains préfèrent même fonctionner proche du découvert, quitte à réalimenter ponctuellement leur compte à l’aide de leur épargne.

Ce mode de gestion “au plus juste” est d’ailleurs de plus en plus répandu, comme le souligne la Banque de France.

Les Français épargnent davantage

Malgré des tensions économiques, la tendance à l’épargne se renforce en France. D’après les données de la Banque de France, le taux d’épargne a atteint 18 % en 2024, contre 16,7 % en 2023. Cela traduit une volonté croissante des ménages de préserver une partie de leur revenu en vue de faire face aux imprévus ou de préparer des projets futurs.

Ce comportement contribue également à expliquer pourquoi certaines personnes préfèrent ne pas laisser leur argent dormir sur leur compte courant, préférant le placer sur des supports plus avantageux fiscalement ou financièrement.

En résumé

• Le solde moyen des comptes courants en France atteint 7 701 €, un chiffre trompeur.

• Une minorité de comptes très bien dotés fausse cette moyenne : 12 % des comptes représentent 83 % des encours.

• La médiane, estimée autour de 1 000 €, est plus représentative de la situation réelle des Français.

• Les inégalités sont marquées, mais les faibles soldes peuvent aussi refléter une gestion active des finances, et non forcément la précarité.

• L’épargne reste une priorité croissante pour les ménages, avec un taux à 18 % en 2024.

Ne laissez pas votre argent dormir inutilement : placez-le intelligemment

Détenir une somme trop importante sur un compte courant est rarement une stratégie gagnante. Non seulement cet argent n’est pas rémunéré, mais il perd de sa valeur chaque jour sous l’effet de l’inflation. Laisser plusieurs milliers d’euros inutilisés sur un dépôt à vue revient à laisser filer des opportunités.

Pour optimiser la gestion de votre patrimoine, il est essentiel de placer intelligemment votre trésorerie excédentaire : épargne réglementée, assurance-vie, placements financiers diversifiés, voire investissements à long terme… Chaque euro peut et doit travailler pour vous.

Un conseiller en gestion de patrimoine peut vous accompagner pour faire les bons choix en fonction de votre profil, de vos projets et de votre appétence au risque. Ne laissez pas votre argent stagner : faites-le fructifier.