Profession libérale et dirigeant : la retraite

PATRIMOINE | 3 min. de lecture

Les professions non salariées telles que les professions libérales ; médecins, avocats, expert-comptables ou dirigeants d’entreprise ne bénéficient pas des mêmes avantages pour les cotisations à la retraite. Chaque profession cotise pour sa propre caisse ; la Cavec pour les expert-comptables, la CNBF pour les avocats ou la CARMF pour les médecins. Les cotisations pour ces caisses comportent une partie obligatoire et des cotisations complémentaires facultatives.

La partie obligatoire des cotisations permettra d’assurer environ un tiers des revenus pour la retraite. Selon la CARMF, le revenu moyen mensuel des médecins retraités s’élève à 2635 €. De plus, les professions libérales bénéficient en moyenne d’un niveau de vie plus élevé que les salariés du public ou du privée mais auront une pension de retraite proportionnelle à leurs revenus plus faibles.

Pour pouvoir bénéficier d’un niveau de vie semblable à sa période d’activité, il vaut mieux penser à préparer une partie de sa retraite de manière individuelle et choisir un des supports d’investissement adéquat.

Quels supports d’investissement choisir ?

Les supports traditionnels tels que l’assurance vie, les SCPI, les régimes LMNP ou la défiscalisation Pinel et FCPI peuvent convenir aussi bien aux professions libérales qu’aux salariés. Cependant, certains investissements pourront être plus bénéfiques pour les uns que pour les autres. A titre d’exemple, le Pinel convient mieux aux personnes ayant un revenu stable et qui connaissent donc à l’avance le montant de leur imposition, la période d’engagement relativement longue (6 – 9 ou 12 ans) ne permet pas d’investir en cas de forte variation des revenus, ce qui peut être le cas pour des avocats ou dirigeants d’entreprise. Dans ce cas là, privilégiez la défiscalisation ponctuelle (one shot) de type Girardin industriel ou FIP/FCPI.
Le régime LMNP s’adapte parfaitement aux foyers fiscaux fortement fiscalisés ayant un taux marginale d’imposition de 41% ou 45%. Les loyers n’étant pas fiscalisés, cela permet d’investir dans l’immobilier sans matraquage fiscal. Un investissement à crédit réalisé entre 10 et 20 ans avant le départ en retraite permettra d’obtenir des revenus complémentaires et une rente pendant la retraite tout en réalisant une opération immobilière avec effet de levier du crédit.

Le traditionnel Madelin, instauré en 1994, a encore de beaux jours devant lui, le projet de loi de Finance 2017 indique que désormais 20% du capital sera également disponible sous forme de capital, les 80% restant étant distribués sous forme de rente. La fiscalité y est plus avantageuse que sur un contrat d’assurance vie, puisque les versements sont directement déduits du revenu imposable. Pendant toute la durée du contrat, le capital est investi sur des fonds en euros ou des unités de compte, de manière analogue à un contrat d’assurance vie. En revanche, La rente sera fiscalisée mais à un taux inférieur que les versements en cas de changement de tranche marginale d’imposition.

L’assurance vie reste cependant un incontournable pour avoir un support d’épargne flexible ou pour préparer sa succession.

Quelle stratégie adopter pour préparer au mieux sa retraite ?

Tout bon investisseur va adopter une stratégie de diversification pour réduire son risque. Il vaut mieux privilégier trois ou quatre supports d’investissement plutôt qu’un seul.
La préparation à la retraite se fait de manière progressive, il faut éviter de s’y prendre 5 ou 6 ans avant le départ en retraite mais commencer le plus tôt possible. Il est également préférable d’investir pendant la période de carrière où les revenus sont les plus élevés.

Je préconise d’investir de manière régulière sur un contrat Madelin ou en assurance vie tout au long de sa carrière et de manière proportionnelle à ses revenus. Pour les opérations immobilières significatives type LMNP, privilégiez le moment où vos revenus seront le plus élevé ou commencez le plus tôt possible avec des montants plus faibles en SCPI par exemple. Les SCPI et le LMNP ont la particularité d’être finançable à crédit, il ne faut donc pas hésiter à optimiser son taux d’endettement pour réaliser des opérations avec effet de levier.

Article publié le 2 Décembre 2020

Michel BAZBAZE Consultant en gestion privée - Partenaire indépendant 5 articles rédigés

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