Louer son logement à son enfant : règles, loyer et fiscalité

IMMOBILIER | 3 min. de lecture

Mettre un bien immobilier en location au profit de son propre enfant est une pratique courante qui séduit de nombreux propriétaires. Cette solution permet d’aider un enfant à se loger tout en conservant une certaine sécurité juridique et financière. Mais attention : bien que ce type de location soit parfaitement légal, il obéit à des règles précises, tant sur le plan contractuel que fiscal. Voici tout ce qu’il faut savoir avant de louer un appartement à son enfant.

 

Une location légale, mais encadrée

Aucune disposition légale n’interdit à un parent de louer son bien à son enfant. Cette pratique est assimilée à une location classique et doit donc respecter les obligations imposées à tout bailleur, indépendamment du lien familial avec le locataire.

Autrement dit, le propriétaire doit établir un contrat de location conforme aux règles en vigueur. Ce bail doit respecter le cadre juridique prévu par la loi Alur du 24 mars 2014, complétée par le décret n°2015-587 du 29 mai 2015, qui impose un contrat type pour les baux de résidence principale, qu’ils soient meublés ou non.

Le bail doit obligatoirement mentionner :

  • Le montant du loyer mensuel et des charges locatives ;

  • Les modalités de paiement ;

  • La date d’entrée dans les lieux et la durée du contrat ;

  • Les annexes réglementaires : état des lieux d’entrée, dossier de diagnostics techniques (DPE, amiante, électricité, etc.), notice d'information.

En parallèle, le locataire – même s’il s’agit de votre enfant – doit souscrire une assurance habitation couvrant les risques locatifs. En tant que bailleur, il est fortement conseillé de contracter une assurance propriétaire non occupant (PNO), afin d’être couvert en cas de sinistre, même en l’absence d’occupant tiers.

Enfin, comme tout contrat de bail, le contrat doit comporter une clause résolutoire, permettant la résiliation en cas d’impayé de loyer, de charges ou de dépôt de garantie non versé.

 

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Le loyer demandé doit être cohérent avec le marché

Si vous souhaitez soutenir financièrement votre enfant, vous pourriez être tenté de fixer un loyer symbolique. Cependant, cette pratique peut entraîner des conséquences fiscales importantes, voire un redressement.

En effet, les loyers perçus constituent un revenu imposable, mais ils ouvrent droit à certaines déductions de charges : frais de gestion, intérêts d’emprunt, travaux, charges de copropriété… Ces charges peuvent être supérieures au loyer perçu, créant ainsi un déficit foncier. Bien que ce mécanisme soit légal, il peut susciter la vigilance de l’administration fiscale s’il est utilisé à des fins d’optimisation abusive, notamment lorsque le loyer est manifestement sous-évalué.

Le fisc tolère généralement un écart de 10 à 15 % par rapport aux loyers du marché local, sans remettre en cause la validité de la déclaration. Au-delà de ce seuil, le risque est double :

  1. Redressement fiscal pour déficit foncier injustifié ;

  2. Requalification en donation déguisée, entraînant un possible paiement de droits de donation, avec des pénalités.

Pour éviter cela, il est recommandé de fixer un loyer en phase avec les pratiques locales. Vous pouvez vous appuyer sur :

  • Des annonces immobilières comparables ;

  • Les données des observatoires locaux des loyers ;

  • Les conseils d’un notaire ou d’un agent immobilier.

Si vous optez malgré tout pour un loyer réduit, il est judicieux d’ajouter une clause spécifique dans le bail, justifiant cette réduction au regard du lien de parenté. Par exemple :
« En raison du lien familial entre le bailleur et le locataire, le loyer est fixé à un niveau inférieur à la moyenne du marché local, conformément aux tolérances fiscales admises. »

 

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Louer à titre gratuit : une alternative possible

Au lieu de percevoir un loyer modeste, vous pouvez décider de loger gratuitement votre enfant, via ce qu’on appelle un hébergement à titre gratuit ou prêt à usage, prévu par l’article 1875 du Code civil.

Dans ce cas :

  • Aucune contrepartie financière n’est demandée ;

  • Le propriétaire conserve la jouissance du bien ;

  • Un contrat écrit peut définir la durée de l’occupation et les conditions de restitution du logement.

Fiscalement, aucun revenu locatif n’est déclaré, et vous ne pouvez donc déduire aucune charge liée au logement. Toutefois, si votre enfant est en difficulté financière, cet hébergement gratuit peut être assimilé à une pension alimentairepotentiellement déductible de vos revenus, sous certaines conditions strictes.

Attention toutefois : si votre enfant est adulte et dispose de revenus suffisants, l’administration fiscale peut requalifier l’hébergement gratuit en donation déguisée. De plus, ce type d’avantage est pris en compte dans la succession, ce qui peut affecter le partage entre héritiers.

 

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Pas d’aides au logement pour un enfant logé par ses parents

Un point important à souligner : un enfant qui loue un appartement appartenant à ses parents ne peut pas percevoir d’aides au logement (APL ou ALS). Cette interdiction s’applique quelle que soit sa situation financière ou familiale, et même s’il est rattaché à un foyer fiscal distinct.

Cette règle est valable pour tous les descendants et ascendants en ligne directe, dans le but d’éviter des situations de conflit d’intérêts ou de fausses locations.

 

Ce qu’il faut retenir

  • Louer à son enfant est légal, à condition de respecter le droit locatif commun.

  • Un bail écrit et complet est obligatoire, avec toutes les mentions réglementaires.

  • Le loyer doit rester cohérent avec le marché local, sous peine de sanctions fiscales.

  • L’hébergement gratuit est possible, mais il doit être encadré pour éviter toute requalification par le fisc.

  • Aucune aide au logement ne peut être perçue si le propriétaire est un parent direct.

 

En bref

Mettre à disposition un logement familial peut être une excellente manière de soutenir son enfant tout en valorisant son patrimoine. Mais il ne faut pas négliger l’encadrement juridique et fiscal de cette opération. Qu’il s’agisse d’une location avec loyer ou d’un hébergement gratuit, l’accompagnement par un conseiller ou un notaire est vivement conseillé, afin d’éviter les pièges et d’agir dans le respect total de la réglementation.

 

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Article publié le 21 Juillet 2025

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