Israël-Iran : quel impact sur les Bourses et le prix du pétrole ?
FINANCIER | 3 min. de lecture
Sommaire
Une réaction instantanée des Bourses mondialesDes secteurs très contrastés face à la crisePétrole : tensions sur les prix, inquiétudes inflationnistesLes valeurs refuges en forte demandeUne réaction encore mesurée, mais sous haute surveillanceQuelles perspectives pour les marchés et les banques centrales ?Une zone de turbulences durable pour les marchés ?L’attaque récente d’Israël contre l’Iran a déclenché une onde de choc immédiate sur les marchés financiers mondiaux. Les investisseurs redoutent une escalade militaire durable au Moyen-Orient, région stratégique pour les flux énergétiques mondiaux, faisant peser de nouvelles incertitudes sur la croissance, l’inflation et les politiques monétaires à venir.
Une réaction instantanée des Bourses mondiales
Face à l’intensification du conflit, les marchés ont réagi par des baisses généralisées des principaux indices boursiers :
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En Asie, le Nikkei 225 a reculé de 0,89 %.
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En Europe, le CAC 40 a perdu 1,04 % pour clôturer à 7.685 points, tandis que le DAX allemand cédait 1,07 %et le STOXX 600 0,89 %. Le FTSE 100 britannique, mieux soutenu par les valeurs pétrolières et de défense, limitait sa baisse à 0,39 %.
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Aux États-Unis, le Dow Jones a chuté de 1,79 %, le S&P 500 de 1,13 %, et le Nasdaq de 1,3 %.
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Au Moyen-Orient, la Bourse de Tel Aviv a perdu 1,5 % avant de rebondir légèrement. L’indice égyptien EGX 30s’effondrait de 7,7 % à la réouverture dominicale.
Ces mouvements traduisent la nervosité des investisseurs face aux risques géopolitiques, notamment dans une région où circulent près de 20 % du pétrole mondial via le détroit d’Ormuz.
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Des secteurs très contrastés face à la crise
La crise a provoqué une forte volatilité sectorielle, certains secteurs profitant de l’incertitude, d’autres étant durement touchés :
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Énergie : Seul secteur européen à terminer en hausse, il a bénéficié d’un bond de 7 % du cours du pétrole. Le titre Equinor s’est envolé de 4,7 %.
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Transport aérien : Fortement impacté par la fermeture des espaces aériens en Israël, Iran, Irak et Jordanie, le secteur a plongé. Air France-KLM a perdu 4,74 %.
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Défense : Les entreprises liées à l’armement ont progressé, en particulier au Royaume-Uni, où les valeurs de défense sont historiquement bien représentées.
Pétrole : tensions sur les prix, inquiétudes inflationnistes
L’Iran, septième producteur mondial de pétrole, exporte environ 1,7 million de barils par jour, soit près de 1,5 % de la demande mondiale. Depuis l’intensification des frappes, le cours du Brent est passé de 66 à 78 dollars, avant de refluer partiellement.
Selon La Banque Postale Asset Management (LBP AM), cette hausse, bien que significative, reste contenue grâce à la capacité de production disponible au sein de l’OPEP+. Toutefois, la situation reste sous étroite surveillance, notamment en cas de blocage du détroit d’Ormuz, scénario noir qui perturberait les exportations vers la Chine et d’autres pays asiatiques.
En parallèle, la montée des prix de l’énergie pourrait relancer les tensions inflationnistes, affectant les banques centrales dans leurs décisions à venir. La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait rester prudente, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) observe avec attention les évolutions sur les marchés.
Les valeurs refuges en forte demande
Comme souvent en période de crise, les investisseurs se tournent vers les valeurs refuges :
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L’or a progressé de 1,1 %, dépassant de nouveau les 3.400 dollars l’once.
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La demande d’actifs déconnectés du dollar augmente, particulièrement dans les économies émergentes.
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Les banques centrales continuent leurs achats massifs d’or, dépassant les 1.000 tonnes par an depuis 2022, contre moins de 500 auparavant.
Une réaction encore mesurée, mais sous haute surveillance
Malgré le choc initial, les analystes soulignent que la baisse des indices reste modérée, dans un contexte de fort rebond boursier depuis début avril. Les marchés parient actuellement sur une riposte limitée de l’Iran, affaibli économiquement et militairement par les sanctions et les tensions internes.
Toutefois, la prudence reste de mise, tant pour les investisseurs que pour les entreprises exposées à la région.
Quelles perspectives pour les marchés et les banques centrales ?
L’issue du conflit est encore incertaine. Si l’escalade est contenue, l’impact sur la croissance mondiale et l’inflation resterait limité. En revanche, une détérioration rapide de la situation, notamment avec des attaques sur les infrastructures pétrolières ou un blocage du détroit d’Ormuz, pourrait :
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faire flamber durablement les prix de l’énergie,
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doper l’inflation mondiale,
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fragiliser la croissance économique,
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retarder ou remettre en cause les baisses de taux attendues de la part des banques centrales.
Dans l’immédiat, les grandes réunions de la Fed et de la Banque du Japon cette semaine seront cruciales pour jauger l’évolution des politiques monétaires face aux nouveaux risques géopolitiques.
Une zone de turbulences durable pour les marchés ?
Le conflit entre Israël et l’Iran rappelle à quel point les facteurs géopolitiques peuvent reconfigurer rapidement les équilibres économiques et financiers mondiaux. Tant que le conflit reste contenu, les marchés semblent en mesure d’absorber le choc. Mais la gestion du risque devient cruciale, tant pour les investisseurs institutionnels que pour les entreprises internationales actives dans les secteurs de l’énergie, des transports ou de la finance.
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