Hausse de la CSG : quel impact sur votre épargne et vos placements ?
FINANCIER | 3 min. de lecture
Sommaire
Une augmentation mécanique de la fiscalité du capitalAssurance-vie : un impact direct et immédiatPEL, CEL et autres produits d’épargne : une hausse très largeImmobilier et revenus fonciers : une pression fiscale accrueCSG déductible : une mécanique plus complexeUne mesure discrète aux effets immédiats : la rétroactivité de faitEn bref : une baisse généralisée du rendement net de l’épargneLa fiscalité de l’épargne s’apprête à connaître un tournant majeur. L’Assemblée nationale a validé une hausse significative de la Contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital, intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Le taux de CSG passerait ainsi de 9,2 % à 10,6 %, ce qui ferait grimper les prélèvements sociaux de 17,2 % à 18,6 %.
Derrière ces quelques chiffres se cache une réalité simple : une baisse immédiate et durable du rendement net des placements financiers et immobiliers des épargnants. Cette mesure fiscale doit générer plusieurs milliards d’euros de recettes supplémentaires pour financer la suspension de la réforme des retraites, mais elle aura des conséquences directes sur quasiment toutes les formes de patrimoine.
Une augmentation mécanique de la fiscalité du capital
L’impact le plus direct de cette hausse concerne le prélèvement forfaitaire unique (PFU), plus connu sous le nom de flat tax. Avec l’augmentation des prélèvements sociaux à 18,6 %, le taux global de la flat tax passerait de 30 % à 31,4 %.
La composition resterait identique :
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12,8 % d’impôt sur le revenu,
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18,6 % de prélèvements sociaux.
Ce relèvement concerne l’ensemble des revenus du capital soumis à la flat tax, notamment :
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dividendes,
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intérêts de comptes à terme et livrets fiscalisés,
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obligations,
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plus-values mobilières (actions, obligations, ETF),
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coupons obligataires,
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revenus de placements divers non réglementés.
L’État espère ainsi récolter près de 2,8 milliards d’euros supplémentaires dès 2026. Pour les épargnants, cette hausse représente une diminution automatique du rendement net, sans possibilité d’y échapper.
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Assurance-vie : un impact direct et immédiat
Fonds en euros
Les fonds en euros sont particulièrement sensibles à cette hausse. Les prélèvements sociaux sont appliqués chaque année, avant même que les intérêts ne soient définitivement crédités. Une hausse de la CSG signifie donc une baisse immédiate du rendement net servi aux épargnants.
Avec un rendement moyen autour de 3,5 %, la ponction supplémentaire ferait diminuer le gain net d’environ 0,05 point. Cela peut paraître modeste, mais l’effet cumulé sur plusieurs années est significatif, surtout dans un contexte où les assureurs cherchent déjà à préserver leurs marges.
Unités de compte
Pour les unités de compte, les prélèvements sociaux s’appliquent lors des rachats. Chaque retrait se trouve donc mécaniquement un peu moins rentable.
Contrats de plus de huit ans
Même les contrats bénéficiant d’une fiscalité avantageuse après huit ans ne sont pas épargnés.
Les intérêts peuvent rester partiellement exonérés d’impôt sur le revenu, mais les prélèvements sociaux s’appliquent toujours, et leur augmentation réduit d’autant le rendement final.
PEL, CEL et autres produits d’épargne : une hausse très large
Tous les produits d’épargne ne sont pas logés à la même enseigne.
Sont concernés par la hausse
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PEL et CEL ouverts après 2018, qui sont désormais soumis à la flat tax,
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livrets fiscalisés,
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comptes à terme,
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obligations,
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comptes sur livret non réglementés.
Pour ces épargnants, la rémunération nette diminue automatiquement.
Sont épargnés
Les produits d’épargne réglementée échappent à cette hausse :
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Livret A,
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LDDS,
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LEP,
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Livret Jeune,
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PEL et CEL ouverts avant 2018.
Ces produits deviennent, en comparaison, plus attractifs à fiscalité inchangée.
Immobilier et revenus fonciers : une pression fiscale accrue
Revenus locatifs
Les propriétaires bailleurs imposés au barème progressif voient également leurs prélèvements sociaux augmenter.
Le taux global passe à 18,6 %, ce qui réduit le rendement locatif net, déjà mis sous tension par :
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la hausse des charges,
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l’évolution des loyers réels,
-
la réglementation thermique et énergétique,
-
la taxe foncière elle-même en hausse dans de nombreuses communes.
Plus-values immobilières
Les plus-values sur la vente d’un bien immobilier sont elles aussi impactées.
Elles restent taxées à 19 % d’impôt forfaitaire, mais les prélèvements sociaux passent à 18,6 %, ce qui accroît la pression globale lors d’une cession.
L’ensemble de l’investissement immobilier locatif devient donc un peu moins rentable.
CSG déductible : une mécanique plus complexe
La CSG comporte une part déductible du revenu imposable lorsqu’on opte pour l’imposition au barème progressif.
Avec la réforme :
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la part déductible resterait à 6,8 %,
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la part non déductible augmenterait de 2,4 % à 3,8 %,
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à cela s’ajoutent toujours la CRDS (0,5 %) et le prélèvement de solidarité (7,5 %).
Cette hausse renchérit donc à la fois :
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les revenus soumis à la flat tax,
-
les revenus soumis au barème progressif.
Une mesure discrète aux effets immédiats : la rétroactivité de fait
La hausse de la CSG introduit une rétroactivité partielle.
Les revenus du capital perçus en 2025 seraient imposés selon des règles votées en toute fin d’année, ce qui revient à ajuster la fiscalité après la génération du revenu.
Cette pratique, fréquente dans les lois de finances, est souvent critiquée pour son manque de lisibilité et sa difficulté d’anticipation pour les épargnants.
En bref : une baisse généralisée du rendement net de l’épargne
Cette hausse de la CSG constitue un choc silencieux, sans communication spectaculaire, mais avec un impact réel sur la rentabilité de presque tous les placements :
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baisse automatique du rendement net sur la quasi-totalité des placements financiers,
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contrats d’assurance-vie moins performants,
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revenus immobiliers davantage taxés,
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placements réglementés avantagés par comparaison.
Dans un contexte d’inflation persistante, de volatilité des marchés et de rendements qui se normalisent, chaque point de fiscalité supplémentaire compte. D’où l’importance, pour les épargnants, de réexaminer leurs stratégies patrimoniales, d’ajuster leurs allocations et de mesurer l’impact réel de cette réforme sur leur rendement à long terme.
La hausse de la CSG ne fait pas la une des journaux, mais elle modifiera concrètement la manière dont les Français perçoivent, optimisent et valorisent leur épargne.
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Aucun investissement n’est garanti sans risques. Chaque investissement comporte des risques spécifiques (fluctuations des marchés financiers, risque de change, risque de liquidité, risque de perte en capital partielle ou totale, risques liés au marché immobilier – liste non exhaustive).
Chaque investissement a une durée de détention recommandée ; l’attention de l’investisseur est attirée sur le fait de bien vérifier l’adéquation de cette durée avec ses objectifs et sa situation.
Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d'être modifié ultérieurement. Les avantages fiscaux ne doivent pas constituer la seule motivation d’un investissement.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
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