Comment épargner pour son enfant : guide complet des placements
FINANCIER | 4 min. de lecture
Sommaire
Les livrets réglementés : la sécurité avant toutLes placements pour préparer le long termeStratégies pour bien placer l’argent d’un enfantErreurs fréquentes à éviterEn brefAssurer l’avenir financier d’un enfant est un objectif majeur pour de nombreux parents et grands-parents. Mettre de l’argent de côté tôt permet de financer ses études, de contribuer à un premier achat immobilier ou de lui constituer un capital de sécurité. Mais face à la diversité des produits d’épargne, il est essentiel de bien comprendre les caractéristiques de chacun pour choisir la meilleure stratégie.
Important : tout produit d’épargne ouvert au nom d’un mineur doit être souscrit par ses parents ou son représentant légal, même si les fonds proviennent d’un don effectué par les grands-parents.
Les livrets réglementés : la sécurité avant tout
Les livrets réglementés constituent souvent la première étape pour épargner au nom d’un enfant. Ils garantissent le capital, sont faciles à gérer et l’argent reste disponible à tout moment.
Le Livret A : la référence historique
Le Livret A reste le produit le plus répandu pour démarrer une épargne. Il peut être ouvert dès la naissance et est garanti par l’État.
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Taux au 1ᵉʳ août 2025 : 1,7 %
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Plafond : 22 950 € (hors intérêts capitalisés)
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Fiscalité : intérêts totalement exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux
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Retraits possibles à tout moment sans frais
Jusqu’à 16 ans, les retraits nécessitent l’accord des parents. À partir de 16 ans, l’enfant peut retirer seul, sauf opposition expresse des représentants légaux.
Atout : un placement sûr, simple et défiscalisé.
Limite : rendement faible, surtout dans un contexte d’inflation.
Le Livret Jeune : plus rémunérateur dès 12 ans
Le Livret Jeune est accessible aux jeunes de 12 à 25 ans résidant en France.
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Taux minimum : 1,7 % (identique au Livret A, mais les banques peuvent proposer plus)
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Plafond : 1 600 € (hors intérêts capitalisés)
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Fiscalité : intérêts totalement exonérés
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Gestion possible par l’enfant à partir de 16 ans (sauf opposition des parents)
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Obligation de clôturer à 25 ans
Avantage : souvent mieux rémunéré que le Livret A si la banque propose un taux supérieur.
Limite : plafond très faible, adapté à une épargne de poche.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : pour les foyers modestes
Le LEP est réservé aux contribuables dont le revenu fiscal de référence N-2 ne dépasse pas un certain plafond (environ 22 400 € pour une personne seule en 2025).
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Taux au 1ᵉʳ août 2025 : 2,7 %
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Plafond : 10 000 € hors intérêts
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Fiscalité : intérêts exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux
Un produit très intéressant pour les familles éligibles, car il offre un rendement garanti supérieur à celui du Livret A.
Accessible à partir de
Versement trimestriel
Frais d'entrée / Sortie
Frais d'arbitrage
Jusqu'à
net annuel
Les placements pour préparer le long terme
Pour constituer un capital destiné à financer des études supérieures, un premier logement ou un projet important, il faut envisager des produits capables de faire fructifier l’épargne sur plusieurs années.
Le Plan d’Épargne Logement (PEL)
Le PEL reste une solution fiable pour préparer un futur projet immobilier. Il offre un taux garanti et permet d’accumuler des droits à prêt.
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Taux des nouveaux PEL ouverts depuis janvier 2025 : 1,75 % brut
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Taux des PEL ouverts en 2024 : 2,25 % brut (conservé jusqu’à leur échéance)
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Versement initial minimum : 225 €
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Versement annuel minimum : 540 €
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Fiscalité : intérêts soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % pour les plans ouverts depuis 2018
Le PEL impose un blocage minimum de 4 ans pour profiter de tous ses avantages. Un retrait avant 2 ans entraîne la perte des droits à prêt et d’une partie de la rémunération.
Le Compte Épargne Logement (CEL)
Le CEL est plus flexible que le PEL : les retraits sont possibles à tout moment.
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Taux au 1ᵉʳ août 2025 : 1,25 % brut
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Versement initial minimum : 300 €
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Fiscalité : intérêts soumis au PFU (30 %)
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Possibilité d’obtenir un prêt immobilier à taux préférentiel (moins avantageux que celui du PEL)
Atout : souplesse d’utilisation tout en conservant un droit à prêt.
Limite : rendement plus faible que le PEL et que l’assurance-vie à long terme.
L’assurance-vie : la solution la plus complète
L’assurance-vie est le placement le plus polyvalent pour constituer un capital pour un enfant.
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Ouverture possible dès la naissance au nom du mineur
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Gestion assurée par les parents jusqu’à la majorité
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Supports disponibles :
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Fonds en euros sécurisés
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Unités de compte pour dynamiser le rendement
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Fiscalité avantageuse après 8 ans : abattement annuel de 4 600 € sur les gains (9 200 € pour un couple)
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Transmission facilitée : jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire sans droits de succession
Atouts :
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Rendement supérieur aux livrets sur le long terme
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Souplesse (versements libres, rachats possibles)
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Transmission patrimoniale optimisée
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Pas de plafond de versement
Points à connaître :
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Accord des deux parents obligatoire pour ouvrir le contrat
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Clause bénéficiaire limitée à “mes héritiers” tant que l’enfant a moins de 16 ans
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Les rachats avant la majorité nécessitent l’autorisation parentale
Les SCPI : investir dans l’immobilier indirect
Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) permettent d’investir dans l’immobilier locatif sans gérer soi-même les biens. Les parents peuvent acheter des parts pour leur enfant ou lui transmettre la nue-propriété tout en conservant l’usufruit (les loyers).
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Rendement moyen 2025 : environ 4,3 % (taux de distribution observé sur le premier semestre 2025)
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Investissement possible dès quelques centaines d’euros
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Gestion locative entièrement déléguée à la société de gestion
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Possibilité d’optimiser la transmission grâce au démembrement (nue-propriété pour l’enfant)
Avantage : rendement attractif et gestion simplifiée.
Limite : placement peu liquide, soumis aux risques du marché immobilier et à la fiscalité foncière.
Le PEA Jeune : investir en Bourse dès 18 ans
Le Plan d’Épargne en Actions Jeune s’adresse aux 18-25 ans encore rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
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Plafond : 20 000 €
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Fiscalité : exonération d’impôt sur les gains après 5 ans (hors prélèvements sociaux de 17,2 %)
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Se transforme automatiquement en PEA classique quand le jeune n’est plus rattaché
Le PEA Jeune est idéal pour initier un jeune adulte à l’investissement en actions européennes tout en profitant d’une fiscalité avantageuse.
Atout : excellente solution pour faire ses premiers pas en Bourse.
Limite : risque de perte en capital lié aux marchés financiers.
Stratégies pour bien placer l’argent d’un enfant
Le choix des placements doit tenir compte de l’âge de l’enfant et des objectifs financiers.
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Dès la naissance : Livret A pour la sécurité et assurance-vie pour le long terme.
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Dès 12 ans : ajouter un Livret Jeune si la banque propose un bon taux.
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Dès 18 ans : envisager un PEA Jeune pour investir en Bourse.
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Pour un futur projet immobilier : combiner PEL ou CEL avec assurance-vie.
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Pour un patrimoine immobilier sur le long terme : parts de SCPI, éventuellement en nue-propriété.
La diversification est essentielle : associer produits garantis (Livret A, fonds en euros) et placements dynamiques (unités de compte, SCPI, actions) permet d’optimiser rendement et sécurité.
Erreurs fréquentes à éviter
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Mettre tout son argent sur un seul produit (par exemple uniquement le Livret A).
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Retirer les fonds prématurément et perdre les avantages fiscaux (assurance-vie, PEL).
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Négliger l’éducation financière : expliquer à l’enfant comment fonctionne son épargne est essentiel.
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Oublier d’anticiper la fiscalité, surtout pour les SCPI et l’assurance-vie.
En bref
En 2025, le Livret A reste une base sûre mais faiblement rémunératrice. Pour réellement préparer l’avenir d’un enfant, il est recommandé de combiner plusieurs solutions : assurance-vie pour la performance et la fiscalité, Livret Jeune pour l’initiation à l’épargne, PEA Jeune pour les jeunes adultes, et éventuellement SCPI pour un patrimoine immobilier. Commencer tôt est la clé : plus l’épargne débute tôt, plus l’effort mensuel nécessaire pour atteindre un capital significatif sera faible.
Faisons le point sur votre
Aucun investissement n’est garanti sans risques. Chaque investissement comporte des risques spécifiques (fluctuations des marchés financiers, risque de change, risque de liquidité, risque de perte en capital partielle ou totale, risques liés au marché immobilier – liste non exhaustive).
Chaque investissement a une durée de détention recommandée ; l’attention de l’investisseur est attirée sur le fait de bien vérifier l’adéquation de cette durée avec ses objectifs et sa situation.
Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d'être modifié ultérieurement. Les avantages fiscaux ne doivent pas constituer la seule motivation d’un investissement.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
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