Protéger son conjoint : succession, logement et droits du survivant

PATRIMOINE | 3 min. de lecture

Anticiper la disparition de son conjoint est un sujet délicat. Pourtant, au-delà de l’épreuve émotionnelle, le décès du premier membre du couple entraîne presque toujours des conséquences juridiques, patrimoniales et financières importantes. Sans préparation, le survivant peut se retrouver fragilisé, devoir assumer seul la gestion des biens du foyer, ou même faire face à des difficultés pour conserver son logement.

Les règles successorales françaises prévoient une protection variable selon le statut conjugal du couple. Les écarts sont considérables entre mariage, PACS et concubinage, et l’absence d’anticipation peut entraîner des situations injustes ou précaires. Pour éviter ces écueils, il est essentiel de prévoir à l’avance les mécanismes permettant de protéger celui qui restera.

 

Comprendre son statut conjugal : une différence majeure en cas de décès

Le cadre légal de la succession dépend avant tout du statut du couple. Le niveau de protection du survivant n’est pas le même selon qu’il s’agisse de concubins, de partenaires pacsés ou de conjoints mariés.

Concubinage : aucune protection automatique

Le concubinage ne crée aucun droit successoral. Le survivant n’est pas héritier, sauf dispositions volontaires (donation ou testament). Sans testament, la totalité du patrimoine revient aux héritiers légaux, souvent les enfants ou la famille du défunt.

Le concubin survivant supporte une fiscalité extrêmement lourde : il est taxé à 60 % sur la part reçue, après un abattement symbolique de 1 594 euros. Sans dispositions anticipées, il peut se retrouver sans patrimoine, sans droits et sans logement.

PACS : une protection intermédiaire

Le partenaire pacsé bénéficie d’un exonération totale de droits de succession, mais il n’hérite pas automatiquement. Un testament est indispensable pour transmettre des biens au partenaire. Sans cela, comme pour les concubins, les biens reviennent aux héritiers légaux.

Mariage : la meilleure protection légale

Le mariage est le seul statut assurant une protection successorale automatique. Le conjoint survivant est héritier légal et peut choisir :

  • L’usufruit de la totalité du patrimoine

  • Un quart en pleine propriété

  • Ou un mixte : un quart en pleine propriété et les trois quarts en usufruit

En présence de dispositions particulières (donation entre époux, clauses matrimoniales), cette protection peut être encore renforcée.

 

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Renforcer les droits du conjoint survivant : les outils à connaître

Lorsque l’on souhaite protéger le survivant, différents mécanismes patrimoniaux et matrimoniaux peuvent s’appliquer.

Avantages matrimoniaux

Dans un régime de communauté, il est possible de prévoir :

  • Clause de préciput : le survivant prélève un ou plusieurs biens en priorité, avant tout partage

  • Attribution intégrale de la communauté au conjoint survivant

Ces mécanismes ne supportent pas de droits de succession, mais sont réservés aux biens communs. Attention : en cas d’enfants d’une précédente union, les enfants peuvent exercer l’action en retranchement pour limiter l’effet de ces avantages.

Donation entre époux (ou donation au dernier vivant)

Outil incontournable pour les couples mariés, elle permet de donner au survivant plusieurs options de répartition de l’héritage, notamment l’usufruit universel du patrimoine. Elle offre aussi la faculté de cantonnement, permettant au survivant de ne prendre qu'une partie de ce qui lui revient pour favoriser les enfants.

Testament

Indispensable pour les concubins et recommandé pour les pacsés, le testament sécurise la transmission au partenaire choisi, dans le respect de la réserve héréditaire. Pour les couples mariés, il peut compléter ou affiner les protections existantes.

 

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Le logement : un enjeu crucial pour le survivant

Le sort du domicile familial est souvent la principale préoccupation. Les règles diffèrent fortement selon le statut du couple.

  • Époux : ils bénéficient d’un droit viager d’habitation sur la résidence principale. Le conjoint survivant peut y vivre toute sa vie, sans payer de loyers.

  • PACS : le partenaire survivant dispose d’un droit gratuit d’occupation d’un an.

  • Concubinage : sans disposition anticipée, aucun droit. Le logement revient aux héritiers du défunt, pouvant entraîner une éviction du concubin survivant.

Protéger son conjoint ou partenaire signifie donc anticiper la gestion du logement, notamment par des clauses matrimoniales, des dispositifs de propriété, ou une donation.

 

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Adapter et optimiser son régime matrimonial

Les couples mariés disposent de leviers puissants pour ajuster leur régime matrimonial selon leurs objectifs.

  • Séparation de biens : possibilité d’introduire une société d’acquêts pour mettre en commun certains actifs uniquement

  • Communauté : ajout d’une clause de préciput ou attribution intégrale pour renforcer la protection du survivant

  • Tous ces aménagements doivent être réalisés chez un notaire, avec un accompagnement personnalisé selon la composition familiale et patrimoniale

 

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Une approche patrimoniale globale : au-delà de la succession

Protéger le survivant ne se limite pas au droit successoral. Il s’agit d’une stratégie patrimoniale complète, qui intègre :

  • Régime matrimonial

  • Transmission et donations

  • Assurance-vie et clauses bénéficiaires

  • Organisation du patrimoine immobilier

  • Planification fiscale

  • Préparation des liquidités pour faire face aux dépenses futures

Anticiper, c’est éviter une double vulnérabilité : la perte affective et la fragilisation financière.

 

En bref

Préparer la protection du conjoint ou du partenaire survivant est une démarche indispensable, quel que soit son âge ou la taille de son patrimoine. Les différences entre concubinage, PACS et mariage sont majeures, et seule une anticipation structurée permet d’éviter des conflits familiaux, des difficultés financières ou la perte du logement.

La clé est de se faire accompagner par un notaire ou un conseiller patrimonial pour mettre en place les bonnes solutions : donation entre époux, testament, aménagement du régime matrimonial, assurance-vie. Mieux vaut réfléchir en amont pour garantir à celui qui reste la stabilité, la sécurité et la dignité auxquelles il a droit.

 

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Aucun investissement n’est garanti sans risques. Chaque investissement comporte des risques spécifiques (fluctuations des marchés financiers, risque de change, risque de liquidité, risque de perte en capital partielle ou totale, risques liés au marché immobilier – liste non exhaustive).
Chaque investissement a une durée de détention recommandée ; l’attention de l’investisseur est attirée sur le fait de bien vérifier l’adéquation de cette durée avec ses objectifs et sa situation.
Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d'être modifié ultérieurement. Les avantages fiscaux ne doivent pas constituer la seule motivation d’un investissement.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Article publié le 3 Novembre 2025

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