Hausse de la CSG à 10,6 % : quels placements seront touchés ?
FINANCIER | 3 min. de lecture
Sommaire
Une hausse destinée à financer la Sécurité socialeFlat tax à 31,4 % : la fiscalité du capital s’alourditLes placements concernés par la hausse de la CSGL’impact réel pour les épargnantsLes raisons politiques et économiques de la mesureVers un rééquilibrage des stratégies d’épargneUne mesure encore sujette à ajustementsEn bref : une fiscalité du capital en mutationLe budget de la Sécurité sociale pour 2026 vient d’être adopté par l’Assemblée nationale. Parmi les mesures phares figure une hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) sur les revenus du capital, qui passerait de 9,2 % à 10,6 %. Une réforme qui aura des conséquences directes sur la fiscalité de l’épargne et du patrimoine financier des Français.
Une hausse destinée à financer la Sécurité sociale
La CSG, créée en 1991, constitue une part essentielle du financement de la Sécurité sociale. Elle s’applique aux revenus d’activité, de remplacement, mais aussi aux revenus du capital : intérêts, dividendes, plus-values, loyers, etc.
Avec cette réforme, le gouvernement souhaite renforcer les recettes de la Sécu pour réduire le déficit croissant du système social. La hausse de 1,4 point représenterait plus de 2,5 milliards d’euros de recettes supplémentaires dès 2026.
Le taux global des prélèvements sociaux sur les revenus du capital passerait ainsi de 17,2 % à 18,6 %, en incluant la CSG, la CRDS et le prélèvement de solidarité.
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Flat tax à 31,4 % : la fiscalité du capital s’alourdit
Cette hausse de la CSG entraîne mécaniquement une hausse du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), aussi appelé “flat tax”.
Jusqu’ici fixée à 30 %, elle se décompose en 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux.
Dès 2026, elle atteindrait 31,4 %.
Concrètement, pour un investisseur soumis au PFU :
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Un dividende brut de 1 000 € rapportait jusqu’ici 700 € nets après impôt.
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Avec la nouvelle fiscalité, il ne rapporterait plus que 686 € nets.
Cette hausse semble faible à première vue, mais elle représente une baisse du rendement net de 2 % sur de nombreux placements financiers.
Les placements concernés par la hausse de la CSG
Tous les placements ne seront pas touchés de la même manière. Certains produits d’épargne restent pleinement soumis à la hausse, tandis que d’autres sont protégés.
Placements touchés par la hausse
Les produits suivants verront leurs prélèvements sociaux augmenter dès 2026 :
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Comptes-titres ordinaires (actions, obligations, SICAV, FCP)
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Dividendes et intérêts d’obligations
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Plus-values mobilières (revente d’actions ou de parts de fonds)
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Comptes à terme et livrets bancaires fiscalisés
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Produits structurés et placements financiers non exonérés
Autrement dit, ce sont surtout les revenus du capital “financier” qui seront pénalisés.
Placements épargnés ou partiellement exonérés
Certains produits, en revanche, ne subiront pas la hausse de la CSG, soit parce qu’ils sont exonérés de prélèvements sociaux, soit parce qu’ils bénéficient d’un régime spécifique.
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Livret A, LDDS, LEP et Livret Jeune : ces livrets réglementés sont totalement exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux.
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Assurance-vie : les contrats en euros et unités de compte conservent leur fiscalité actuelle. La hausse de la CSG ne s’appliquera pas aux produits déjà acquis.
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Plan d’Épargne Logement (PEL) et Compte Épargne Logement (CEL) : les plans ouverts avant 2018 restent exonérés, les autres supportent les prélèvements sociaux actuels sans hausse.
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Revenus fonciers et plus-values immobilières : la réforme exclut les revenus de l’immobilier locatif et les cessions immobilières.
Ainsi, l’épargne réglementée et l’assurance-vie ressortent comme les grandes gagnantes de cette réforme, tandis que les placements boursiers et produits financiers voient leur rendement net reculer.
L’impact réel pour les épargnants
Pour mesurer l’effet concret de cette réforme, il faut raisonner en termes de rendement net après impôt.
Prenons trois exemples :
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Un placement obligataire rapportant 4 % brut par an verrait son rendement net passer d’environ 2,8 % à 2,74 %.
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Un dividende d’action de 5 % passerait à 4,93 % net d’impôt.
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Un fonds monétaire ou livret fiscalisé serait lui aussi amputé d’une partie de son rendement, déjà faible.
Cette hausse de la CSG renforce donc l’écart entre placements sécurisés exonérés (livrets, assurance-vie, PEL) et placements dynamiques fiscalisés (actions, obligations, comptes-titres).
Les raisons politiques et économiques de la mesure
Le gouvernement justifie cette hausse par la nécessité de renforcer la solidarité nationale et de rééquilibrer les recettes de la protection sociale.
Dans un contexte de déficit chronique de la Sécu, la taxation accrue du capital est présentée comme une mesure d’équitéentre revenus du travail et du patrimoine.
Mais pour les investisseurs, cette évolution est perçue comme un signal négatif : elle renforce l’impression d’une fiscalité instable et pèse sur la compétitivité de l’épargne française.
À terme, elle pourrait dissuader les placements en actions et encourager une épargne de précaution dans des produits garantis ou défiscalisés.
Vers un rééquilibrage des stratégies d’épargne
Cette hausse de la CSG pourrait provoquer un réajustement stratégique chez de nombreux épargnants :
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Renforcement de l’assurance-vie, notamment des contrats multisupports, qui permettent une diversification sans subir la hausse.
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Retour vers les livrets réglementés, dont le rendement net devient relativement plus compétitif.
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Intérêt accru pour les placements à long terme comme le Plan Épargne Retraite (PER), dont les avantages fiscaux compensent l’alourdissement des prélèvements sociaux.
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Diminution de l’attrait des comptes-titres, sauf pour les investisseurs expérimentés à la recherche de performance brute.
En résumé, l’épargne de précaution et l’épargne défiscalisée sortent renforcées de cette réforme, tandis que l’épargne boursière devient légèrement moins attractive.
Une mesure encore sujette à ajustements
Le texte voté à l’Assemblée nationale doit encore passer au Sénat, puis revenir en lecture définitive.
Des ajustements restent possibles, notamment concernant le périmètre exact des revenus concernés.
Mais il est d’ores et déjà acquis que les prélèvements sociaux sur le capital augmenteront en 2026, même si la hausse est modulée selon les produits.
En bref : une fiscalité du capital en mutation
La hausse de la CSG à 10,6 % marque une nouvelle étape dans la fiscalisation progressive des revenus du patrimoine.
Elle alourdit le poids de la fiscalité sur les placements financiers classiques, tout en préservant les produits d’épargne réglementés et certains supports de long terme.
Pour les épargnants, cette évolution doit être l’occasion de réévaluer la composition de leur patrimoine :
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privilégier les placements défiscalisés ou exonérés,
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diversifier les supports à long terme,
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et anticiper les effets d’une fiscalité qui s’oriente durablement vers une contribution accrue des revenus du capital au financement social.
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