Donations de son vivant : abattements et exonérations fiscales
PATRIMOINE | 3 min. de lecture
Sommaire
1. Les abattements légaux sur les donations : un outil puissant pour anticiper sa succession2. Le don familial de sommes d’argent : une exonération supplémentaire à ne pas négliger3. L’assurance-vie : le pilier incontournable de la transmission patrimoniale4. Transmettre des biens bénéficiant d’abattements spécifiques5. Faire des présents d’usage : des dons libres et non imposésTransmettre intelligemment : une question de stratégie et d’amourTransmettre une partie de son patrimoine de son vivant est une stratégie patrimoniale essentielle pour réduire la fiscalité successorale, tout en aidant ses proches dès aujourd’hui. Grâce aux exonérations fiscales prévues par la loi, il est possible de donner des sommes conséquentes sans payer d’impôts, à condition de respecter certaines règles.
Cet article détaille les principaux abattements en vigueur, leurs conditions de renouvellement, ainsi que 5 leviers efficaces pour transmettre son patrimoine intelligemment.
1. Les abattements légaux sur les donations : un outil puissant pour anticiper sa succession
La loi française prévoit des abattements fiscaux spécifiques selon le lien de parenté entre le donateur et le bénéficiaire. Ces montants représentent les sommes que l’on peut transmettre sans droits de donation.
Les principaux abattements en 2025 :
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Enfants : jusqu’à 100 000 € exonérés d’impôts par parent et par enfant.
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Petits-enfants : jusqu’à 31 865 € par grand-parent et par petit-enfant.
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Arrières-petits-enfants : jusqu’à 5 310 €.
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Frères et sœurs : jusqu’à 15 932 €.
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Neveux et nièces : jusqu’à 7 967 €.
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Conjoint ou partenaire de PACS : jusqu’à 80 724 €.
Ces abattements sont renouvelables tous les 15 ans.
Ainsi, un parent peut donner à chacun de ses enfants 100 000 € aujourd’hui, puis à nouveau 100 000 € dans 15 ans, sans payer le moindre impôt.
Au-delà des montants exonérés, le surplus est taxé selon le barème des droits de donation (allant jusqu’à 45 % entre parents et enfants, et jusqu’à 60 % pour les non-parents).
2. Le don familial de sommes d’argent : une exonération supplémentaire à ne pas négliger
En plus des abattements classiques, il existe le don familial de sommes d’argent, cumulable avec les précédents.
Ce dispositif permet à chaque parent ou grand-parent de transmettre jusqu’à 31 865 € supplémentaires, uniquement en espèces, chèque ou virement bancaire, à condition que le donateur ait moins de 80 ans et que le bénéficiaire soit majeur ou émancipé.
Comme les autres exonérations, ce don familial est renouvelable tous les 15 ans.
Autrement dit, une grand-mère peut donner 131 865 € à chacun de ses enfants (100 000 € + 31 865 € en don familial) tous les 15 ans, sans aucun droit à payer.
3. L’assurance-vie : le pilier incontournable de la transmission patrimoniale
L’assurance-vie est l’un des instruments les plus puissants pour transmettre son patrimoine tout en bénéficiant d’un cadre fiscal particulièrement avantageux.
Pourquoi l’assurance-vie est-elle si efficace ?
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Souplesse de gestion : les capitaux restent disponibles à tout moment.
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Fiscalité allégée en cas de décès : selon l’article 990 I du Code général des impôts, les sommes transmises sont exonérées jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire pour les versements effectués avant 70 ans.
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Transmission hors succession : les bénéficiaires désignés reçoivent les fonds sans passer par le partage successoral, ce qui simplifie les démarches.
Autre avantage : la liberté totale de désignation des bénéficiaires. On peut transmettre à qui l’on souhaite – qu’il s’agisse d’un conjoint, d’un ami proche, d’un neveu ou d’une nièce.
Or, dans le cadre d’une donation classique, un neveu supporterait jusqu’à 55 % de droits de mutation après seulement 7 967 € d’abattement, et un concubin jusqu’à 60 %.
Grâce à l’assurance-vie, chacun peut recevoir jusqu’à 152 500 € sans fiscalité.
Attention toutefois à la rédaction de la clause bénéficiaire, souvent négligée. Il faut désigner précisément les bénéficiaires et leurs parts.
Exemple : écrire « mon conjoint » ne concerne que le conjoint marié, pas le partenaire de PACS ni le concubin.
4. Transmettre des biens bénéficiant d’abattements spécifiques
Certaines catégories de biens ouvrent droit à des réductions fiscales supplémentaires, car elles participent à la préservation du patrimoine national ou agricole.
C’est le cas notamment :
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Des bois, forêts et terrains agricoles, qui peuvent bénéficier d’un abattement de 75 % sous conditions de conservation.
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Des monuments historiques, qui peuvent être transmis avec une fiscalité allégée en contrepartie d’engagements d’entretien.
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Des entreprises familiales, sous certaines conditions (dispositif Dutreil), permettant une transmission avec 75 % d’abattement sur la valeur.
Ces régimes spéciaux exigent une préparation rigoureuse, mais offrent une opportunité de réduire drastiquement les droits de mutation tout en favorisant le maintien d’actifs économiques ou culturels dans le patrimoine familial.
5. Faire des présents d’usage : des dons libres et non imposés
Enfin, les présents d’usage permettent de donner sans aucune déclaration fiscale, à condition que la valeur du don reste proportionnée aux revenus et au patrimoine du donateur.
Ces présents sont généralement effectués à l’occasion :
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d’un anniversaire,
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d’un mariage ou PACS,
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d’une naissance,
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ou encore de l’obtention d’un diplôme.
Il n’existe pas de plafond fixe, mais les montants doivent rester raisonnables : un virement de 500 € à son petit-fils pour ses 18 ans ne sera jamais imposé, tandis qu’un chèque de 50 000 € pourrait être requalifié en donation taxable.
Transmettre intelligemment : une question de stratégie et d’amour
Transmettre son patrimoine n’est pas qu’un acte fiscal, c’est une démarche de prévoyance et de générosité.
En combinant les abattements de donation, le don familial d’argent, les avantages de l’assurance-vie et les présents d’usage, il est possible de réduire considérablement la fiscalité successorale tout en aidant ses proches dès aujourd’hui.
Ces outils doivent être utilisés dans le respect des règles et avec une planification judicieuse, car anticiper sa transmission, c’est aussi protéger ceux qu’on aime.
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Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d'être modifié ultérieurement. Les avantages fiscaux ne doivent pas constituer la seule motivation d’un investissement.
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