Budget 2026 : vers une taxation plus lourde pour les plus riches ?

PATRIMOINE | 4 min. de lecture

La rentrée politique s’ouvre dans un climat budgétaire sous haute tension. La chute du gouvernement Bayrou et la nomination de Sébastien Lecornu comme nouveau Premier ministre interviennent alors que le projet de loi de finances pour 2026 doit être présenté début octobre.
Premier signal fort envoyé par le nouvel exécutif : l’abandon de la suppression de deux jours fériés, mesure très controversée censée améliorer la productivité et dégager plusieurs milliards d’euros de recettes supplémentaires.
Reste une question centrale : comment financer une dette publique qui atteint des niveaux historiques ?

 

Une dette publique record qui impose des arbitrages difficiles

Au 1er trimestre 2025, la dette publique française atteignait 3 345 milliards d’euros, soit 113,9 % du PIB. Sa charge annuelle dépasse désormais 60 milliards d’euros, l’équivalent du budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
La situation se complique avec des taux d’intérêt durablement élevés : chaque nouvel emprunt coûte plus cher, aggravant la pression sur les finances publiques.

Le déficit public s’est maintenu autour de 6 % du PIB en 2024, très au-dessus des critères européens. Cette dérive a déjà valu à la France un avertissement de la Commission européenne et une dégradation de sa note souveraine par Fitch Ratings le 12 septembre dernier.
Comme souvent, plutôt que de réduire drastiquement la dépense publique, l’exécutif semble privilégier une hausse des recettes fiscales pour tenter de stabiliser les comptes.

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Les pistes fiscales envisagées pour 2026

Avant sa chute, le gouvernement Bayrou avait travaillé sur plusieurs réformes fiscales destinées à alimenter le budget 2026. Ces pistes pourraient être reprises par le nouveau Premier ministre. L’objectif : faire contribuer davantage les ménages les plus aisés et les détenteurs de patrimoine afin de générer plusieurs milliards d’euros de recettes.

1. Reconduction et durcissement des contributions sur les hauts revenus

La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR) est aujourd’hui fixée à 3 % pour les revenus supérieurs à 250 000 € (personne seule) et à 4 % au-delà de 500 000 €. Le gouvernement pourrait envisager d’augmenter ces tauxou d’abaisser les seuils d’entrée.
Autre piste : la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), qui garantit une imposition minimale de 20 % pour les foyers les plus aisés, pourrait être prolongée pour 2026, voire rendue permanente.

2. Extension de l’IFI ou retour de l’ISF

L’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), limité aujourd’hui aux patrimoines immobiliers supérieurs à 1,3 million d’euros, pourrait être élargi à d’autres types d’actifs financiers.
Certains plaident pour un retour de l’ISF supprimé en 2018. Avant sa disparition, cet impôt taxait l’ensemble du patrimoine net (immobilier, placements financiers, entreprises familiales…) à un barème progressif de 0,5 % à 1,5 %, rapportant entre 4 et 5 milliards d’euros par an à l’État.
Environ 350 000 foyers fiscaux étaient concernés à l’époque.

3. La taxe Zucman sur les très grandes fortunes

Très médiatisée ces dernières semaines, la taxe Zucman consisterait à prélever 1 % à 2 % par an sur les patrimoines supérieurs à 50 millions d’euros.
Un sondage Ifop pour le Parti socialiste a montré que 86 % des Français y sont favorables, renforçant la pression politique.
Cependant, sa faisabilité technique est largement débattue : comment évaluer et taxer des actifs non liquides comme les parts de start-up ou les holdings familiales ?
Le projet inquiète particulièrement les acteurs de la French Tech, qui redoutent un impact négatif sur l’innovation et l’attractivité économique.

4. Suppression ciblée de niches fiscales et sociales

Une autre piste consiste à réduire ou supprimer certaines niches fiscales jugées trop favorables aux ménages les plus aisés et aux grandes entreprises.
L’exécutif pourrait commencer par les dispositifs proches de l’extinction pour élargir l’assiette fiscale sans choc brutal, tout en augmentant progressivement les recettes.

 

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Être « riche » en France : une définition floue

La volonté politique de « taxer les riches » se heurte à une difficulté majeure : définir qui est réellement riche.
Selon l’Observatoire des inégalités, une personne seule est considérée comme riche si son revenu net mensuel dépasse environ 4 056 € en 2022, soit deux fois le niveau de vie médian et l’entrée dans le top 10 % des revenus.
Pour le fisc, le seuil est plus élevé : la CEHR s’applique à partir de 250 000 € de revenus imposables annuels pour une personne seule.
Côté patrimoine, l’INSEE indiquait qu’en 2021, la moitié des ménages possédaient plus de 177 200 € de patrimoine brut, tandis qu’il fallait dépasser 2,2 millions d’euros pour intégrer le 1 % le plus riche.

Ce flou statistique complique la conception de mesures efficaces : si les seuils sont trop bas, des ménages simplement aisés pourraient être touchés ; s’ils sont trop hauts, le rendement fiscal reste limité.

Anticiper l’impact : les solutions de défiscalisation à envisager

Face à ces évolutions, anticiper sa fiscalité devient crucial pour les contribuables concernés. Plusieurs dispositifs permettent de réduire son impôt tout en optimisant son patrimoine.

Le Plan d’Épargne Retraite (PER)

Le PER offre un avantage fiscal immédiat grâce à la déductibilité des versements du revenu imposable.
Plus la tranche marginale d’imposition est élevée, plus l’économie d’impôt est importante.
Exemple : un cadre imposé à 41 % versant 15 000 € sur son PER obtient 6 150 € d’économie fiscale dès l’année suivante.
L’épargne reste bloquée jusqu’à la retraite (sauf cas de déblocage anticipé), mais permet de préparer un complément de revenu à long terme.

 

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Le FIP Corse

Les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) permettent d’investir dans des PME régionales.
Le FIP Corse offre un taux de réduction d’impôt de 30 % (contre 18 % pour les FIP classiques).
Exemple : un investissement de 10 000 € permet d’économiser 3 000 € d’impôt.
Cependant, c’est un placement à risque et à long terme (7 à 9 ans de blocage légal), dont le capital n’est pas garanti.

 

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Le Groupement Forestier d’Investissement (GFI)

Le GFI permet d’investir dans la gestion durable des forêts françaises tout en bénéficiant :

  • d’un abattement sur l’IFI,

  • de réductions d’impôt selon les cas,

  • et d’avantages en succession et donation.

C’est un placement tangible, faiblement corrélé aux marchés financiers, mais également illiquide et à long terme.
Il convient aux investisseurs souhaitant diversifier leur patrimoine tout en soutenant une filière durable.

La plupart de ces dispositifs sont soumis au plafond global des niches fiscales de 10 000 € par an.
Le PER, en revanche, a ses propres règles et plafonds de déduction basés sur les revenus professionnels.

 

Un budget 2026 sous haute tension politique et financière

Le Premier ministre Sébastien Lecornu devra composer avec une majorité politique fragile tout en cherchant à rétablir la crédibilité financière de la France.
Avec une dette record et un déficit qui dérape, les plus hauts revenus et patrimoines pourraient être mis davantage à contribution dès 2026.
Pour les contribuables concernés, anticiper et adapter sa stratégie patrimoniale reste essentiel pour limiter l’impact des réformes fiscales à venir.

 

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Aucun investissement n’est garanti sans risques. Chaque investissement comporte des risques spécifiques (fluctuations des marchés financiers, risque de change, risque de liquidité, risque de perte en capital partielle ou totale, risques liés au marché immobilier – liste non exhaustive).
Chaque investissement a une durée de détention recommandée ; l’attention de l’investisseur est attirée sur le fait de bien vérifier l’adéquation de cette durée avec ses objectifs et sa situation.
Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d'être modifié ultérieurement. Les avantages fiscaux ne doivent pas constituer la seule motivation d’un investissement.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Article publié le 30 Septembre 2025

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