Financer la transition énergétique avec son épargne

FINANCIER | 3 min. de lecture

Dans le cadre du One Planet Summit, sommet sur le climat, se tenait le 11 décembre dernier à Paris le Climate Finance Day, un évènement international organisé par le ministre de l’Économie et des Finances français, Bruno Le Maire, et par l’initiative « Finance for Tomorrow » lancée par Paris Europlace.

Cette conférence sur la finance verte rassemblait un grand nombre d’acteurs de la finance autour des problématiques liées au changement climatique. Quelles actions financières ont été menées depuis la COP21 ? Quels sont les nouveaux risques et opportunités liés au réchauffement climatique ? Quelles peuvent être les solutions financières « vertes » de demain ?

Ces questions ont bâti les échanges des membres présents au Climate Finance Day, débouchant sur une cinquantaine de nouvelles mesures, appelées ClimActs. L’objectif de cette journée dédiée à la finance verte était avant tout de prouver que la finance est une alliée du climat et que ces deux mots sont aujourd’hui indéniablement liés pour gagner la bataille pour la planète. Désormais, la finance doit pleinement contribuer au développement durable en participant à la lutte contre le dérèglement climatique et en servant au mieux l’intérêt général.

Le développement d’une finance consciente de ses impacts environnementaux et sociaux doit passer par une augmentation des investissements verts et responsables. C’est dans cette logique, que Bruno Le Maire, lors de son discours au Climate Finance Day, a exprimé l’intérêt d’un véritable plan national pour un système financier vert. Le ministre français de l’Économie et des Finances a annoncé, en ce sens, de nouvelles mesures encourageant ses concitoyens à utiliser davantage leur épargne pour soutenir des projets verts en faveur de la transition énergétique. Ces mesures concernent le contrat d’assurance-vie et le livret de développement durable et solidaire (LDDS).

Assurance-vie : instauration d’un fonds vert

Placement privilégié des Français, l’assurance-vie représente aujourd’hui plus de 1600 milliards d’euros d’encours et, selon le ministre de l’Économie et des Finances français, une partie de ces fonds doit aujourd’hui être consacrée au financement de la transition énergétique. Le 11 décembre dernier, Bruno Le Maire a ainsi appelé les compagnies d’assurances à inclure dans leurs contrats d’assurance-vie au moins un support en unité de compte labellisé « climat ».

Un nouveau fonds vert qui bénéficierait d’un label respectant les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) comme par exemple le label TEEC (Transition Ecologique et Energétique pour le Climat) ou encore le label ISR (Investissement Socialement Responsable). En phase avec cette nouvelle mesure de finance verte sur les contrats d’assurance-vie, les membres de la FFA (Fédération Française de l’Assurance) s’engagent à lancer d’ici fin 2018 une offre plus responsable et plus verte.

Livret de Développement Durable et Solidaire : uniquement pour des projets verts

Si le secteur de l’assurance a vivement suscité l’intérêt lors du Climate Finance Day, les banques ont aussi été le point de mire du ministre de l’Économie et des Finances français. En effet, une mesure concerne précisément le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), livret centralisé à la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations). 10 milliards d’euros sur les 100 milliards d’encours ont été investis dans des projets verts ces quatre dernières années. Désormais, l’intégralité des placements en LDDS financera uniquement des projets 100% responsables contribuant à la transition énergétique et à la réduction de l’empreinte climatique.

D’autres mesures de finance verte pour la transition énergétique

Dans le cadre du plan national de finance verte, les investisseurs publics français rattachés à l’État (BPI, AFD, CDC) ont signé une charte en faveur de la transition énergétique. Ces derniers s’engagent désormais à prendre en compte la variable environnementale dans leurs décisions et politiques d’investissement. En fin de compte, la finalité de cette nouvelle charte est de mesurer l’impact sur le climat des actions du secteur financier.

Premier pays émetteur d’obligations vertes, la France prévoit aujourd’hui d’investir 10 milliards d’euros contre 7 milliards en 2017 et d’adhérer aux Green Bond Principles. Par exemple, un conseil d’évaluation sera nommé pour contrôler la destination des ces fonds verts investis. Cette initiative est en totale adéquation avec les recommandations de la Task Force sur la transparence financière sur le climat, la TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures).

Article publié le 31 Janvier 2020

Maxime ELLAK Consultant en gestion privée - Partenaire indépendant 9 articles rédigés

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